L’immeuble doit être classé Monument Historique
ou inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
Les travaux de réhabilitation et de rénovation
doivent faire l’objet d’un dépôt de permis de construire
soumis à l’approbation de la Direction Régionale des Affaires Culturelles(et plus particulièrement à la Conservation Régionale des Monuments Historiques) et à l’aval de l’Architecte des Bâtiments de France.
La défiscalisation
proposée est massive. Si toutes les conditions concernant l’immeuble et la durée de détention (donnant lieu à un
engagement par écrit de la part de l’acquéreur) sont remplies, les dépenses de travaux de réhabilitation et de
rénovation du logement concerné sont entièrement déductibles
des revenus fonciers (en cas d’imposition au réel
seulement) et des revenus globaux de l’investisseur si le bien est loué pendant trois ans. En effet, la loi
Monuments Historiques s’inscrit hors du plafonnement des niches fiscales
n’ouvrant droit qu’à une réduction d’impôt
maximale de 10 000 €.
Si l’acquéreur du logement bénéficiant du dispositif Monuments Historiques conserve le bien pour son usage personnel
à
titre de résidence principale ou secondaire, les travaux de réhabilitation et de rénovation ne sont déductibles qu’à
hauteur de 50%. En revanche, les charges foncières
demeurent, même en l’absence de revenus fonciers (puisque le bien
est
utilisé par son propriétaire), déductibles du revenu global dans les conditions de droit commun.
L’acquéreur peut étaler le déblocage des travaux
comme il l’entend sous réserve des délais proposés par le programme
Monuments Historiques choisi. De cette manière, si le montant total des travaux dépasse le montant de son revenu imposé
à l’impôt sur le revenu, la charge déduite est comme reportée sur les années suivantes pour conserver l’intégralité des
bénéfices tirés de la déduction.
L’investisseur doit impérativement conserver le bien pendant 15 ans.
En dehors de cette règle, le dispositif Monuments Historiques offre au propriétaire du bien concerné une grande liberté s’agissant de l’usage, du loyer, du choix du locataire et de la gestion du bien.
L’acquéreur d’un bien bénéficiant du dispositif Monuments Historiques peut décider de l’occuper
lui-même comme résidence principale ou secondaire.
Dans ce cas de figure, le déficit foncier issu du bien n’est déductible qu’à hauteur de 50 %.
L’acquéreur peut également décider de louer le bien.
Si le bien est loué pendant trois ans, le déficit foncier généré par les travaux est déductible entièrement du revenu foncier et du
revenu global de l’investisseur sans limite de montant.
L’avantage fiscal tiré de l’investissement est alors définitivement acquis.
Le montant des loyers
perçus de la location du bien en Monuments Historiques n’est soumis à aucun plafonnement.
Le propriétaire du bien peut donc le mettre en location au prix du marché, contrairement à l’acquéreur d’un bien en
dispositif Pinel.
Pour la location d’un bien en Monuments Historiques, il n’y a pas non plus de plafonnement concernant les ressources du locataire,
contrairement à ce qui concerne la location d’un bien en dispositif Pinel.
Bien qu’un mandat de gestion avec un gestionnaire puisse être proposé par l’opérateur sélectionné pour réaliser
l’opération, l’acquéreur du bien en Monuments Historiques est libre de choisir le gestionnaire qu’il souhaite.
Les dépenses
afférentes au bien en loi Monuments Historiques sont déductibles au titre de l’année de leur versement. Elles s’imputent sur le revenu de l’année où l’investisseur les a payées.
Par exemple, si un contribuable a choisi de débloquer 100 000 € en 2021
puis 30 000 € en 2022
de travaux éligibles au dispositif Monuments Historiques, 100 000 € seront déduits de son revenu imposable au titre de l’année 2021 et 30 000 € seront déduits de son
revenu imposable au titre de l’année 2022.
La transmission
d’un bien tel qu’un appartement
bénéficiant du cadre du dispositif Monuments Historiques se fait dans les mêmes conditions qu’un bien immobilier traditionnel. En revanche, la transmission d’un bien tel qu’un château ou autre édifice ouvert au public(sous certaines conditions) est exonérée de droits de mutation à titre gratuit(donation et succession).
Afin de sécuriser l’opération,
il est préférable de faire appel à un conseiller en gestion de patrimoine
qui saura vous orienter dans les programmes
soumis à la loi Monuments Historiques gérés par des opérateurs spécialisés
qui seront à même de procéder à toutes les déclarations
nécessaires et de faire appel à des artisans qualifiés
et reconnus
dans leur domaine. L’investissement dans un bien en Monuments Historiques nécessite la vigilance
de professionnels de la gestion de patrimoine pour s’assurer que le bien choisi vous procurera tous les bénéfices
que vous en attendez.
Un conseiller en gestion de patrimoine est en mesure de vous proposer une liste de biens par commune
répondant à la défiscalisation visée
mais aussi à vos exigences
en matière d’emplacement, de valorisation du bien et de rendement locatif.
L’investissement dans un bien éligible au dispositif Monuments Historiques est un investissement longue durée (au moins 15 ans)
généralement conseillé à des contribuables hautement fiscalisés,
avec une tranche marginale d’imposition égale ou supérieure à 41 %,
ou avec des revenus exceptionnels
de courte durée.
L’appréciation de l’investissement en monument historique se fait au travers de la qualité de l’emplacement, du rapport qualité-prix
et de la rentabilité locative du bien.
En cas de revente du bien,
même au-delà de 15 ans de détention, la plus-value s'apprécie en fonction du prix de vente et du prix foncier hors travaux au moment de l’achat.
Le prix des travaux n’est pas pris en compte car le contribuable investisseur bénéficierait alors d’un double
avantage fiscal.
Le régime classique des plus-values immobilières s’applique :
19% au titre de l’impôt sur le revenu et 17,2% au titre des prélèvements sociaux soit une imposition totale à
hauteur de 36,2%. À noter qu’il existe un abattement sur l’assiette taxable (plus-value immobilière) en fonction de
la durée de détention du bien.